Les entreprises, ces assistés qui s’ignorent.
Le patronat belge (FEB, VOKA, UWE, UCM, Beci, SNI) fustige l’assistanat où se complaisent les chômeurs, réclamant qu’on limite le chômage dans le temps sans arrêt, qu’on en diminue le montant, qu’on active l’allocation, or cela n’a pas grand chose à voir avec la compétitivité des entreprises (cfr tableau ci-dessous). En réalité cela participe juste d’une logique de profit pratiquée par le patronat, les entreprises n’hésitent pas à demander constamment de l’aide à l’Etat, d’autant plus depuis le coronavirus et le confinement obligatoire.

Pendant le confinement, parmi les secteurs vitaux qui travaillaient, 85% des entreprises contrôlées ne respectaient pas la distanciation sociale (Le Vif), ce qui démontre la culture patronale du « fric à tout prix, à n’importe quel prix, surtout si c’est la vie des autres « . Travailler, même au prix de sa santé, c’est un sacrifice qu’ont fait énormément de travailleurs (surtout des travailleuses d’ailleurs!) durant la pandémie, le personnel des hôpitaux, des maisons de repos, comme des grandes surfaces, des transports, nos femmes d’ouvrage, nos éboueurs, etc.
Le patronat n’a pourtant de cesse de réclamer qu’on lui diminue tout : comme si l’Etat devait en permanence tout solder au bénéfice du patronat. Entre 2016 et 2018, les cotisations patronales ont été réduites de 32,4% à 25% suite au tax shift sous le dernier gouvernement Michel. Selon le Bureau du Plan, cela a coûté 5,8 milliards d’euros. Selon le Comité de gestion de la sécurité sociale, le déficit de la Sécu grimperait à 6,3 milliards d’euros d’ici 2024 car la dotation d’équilibre ne sera plus garantie à partir de 2021.(Source baromètre socioéconomique FGTB 2019, avant que le chômage temporaire n’explose suite au coronavirus).

Depuis le gouvernement Michel, le patronat a obtenu un cadeau royal, une « allocation de chômage » pour laquelle il ne cotise pas (contrairement aux salariés) baptisée « droit passerelle » pour indépendant, équivalent à un droit au chômage temporaire d’un an qui remplace le revenu du travail manquant dans certaines circonstances.
En outre, le droit passerelle ne connaît pas de montant pour cohabitant, contraitement aux allocations sociales, et son montant a été fixé au-dessus du seuil de pauvreté, contrairement à 90% des allocations sociales. De facto, ce droit a été pensé pour ne pas pénaliser l’indépendant d’un appauvrissement excessif, et respecte l’individualisation des droits (une revendication des groupes féministes depuis 30 ans).
La solidarité que tous les contribuables leur montre n’est pas négligeable et pourtant on ne les voit pas moins arrogants dans leurs revendications alors que depuis la pandémie du virus covid-19, le gouvernement en affaires courantes doté de pouvoirs spéciaux temporaires n’a pas hésité à les aider et à étendre la mesure du droit passerelle « corona » à tous les indépendants touchés. Une mesure qui permet en outre, contrairement à l’allocation de chômage pour les chômeurs, de cumuler une activité partielle avec le droit passerelle. Du jamais vu un tel laxisme, ou une telle souplesse, c’est une question de point de vue…
Le cumul d’activités et de recettes avec le chômage est une des obsessions de l’Office national de l’emploi (ONEM) spécifiquement l’objet d’une « chasse aux artistes » depuis des décennies. Les réformes successives élaborées par l’ONEM n’ont eu de cesse de diminuer les gains des revenus artistiques (sous le « statut de l’artiste » au chômage) et poussent d’ailleurs à travailler en noir pour pouvoir s’en sortir car travailler en clair ne paie plus. L’activité des chômeurs même gratuite est quasiment interdite, le bénévolat n’est quasi jamais accepté par l’ONEM.
Il y a vraiment deux poids deux mesures dans la manière d’approcher l’activité du point de vue de l’indépendant et du chômeur. Encouragée pour l’indépendant et dissuadée chez le chômeur qui n’est jamais qu’un fraudeur qu’il faut coincer. Alors de deux choses l’une, ou bien on reste actif, on se démène, et on se débrouille, ou bien on végète dans l’inactivité. Les politiques onemiennes privilégient la seconde.
Pour le patronat, l’assistanat est le mal incarné… chez les autres !
Seulement quand cela concerne un travailleur qui a perdu son emploi ou un jeune qui n’en a pas encore décroché un.
Faire carrière comme chômeur, considérer vivre sur le compte de la sécurité sociale, ce n’est pas respectable et encore moins acceptable. C’est ainsi que les néolibéraux retournent le problème du chômage sur sa tête pour discréditer les droits sociaux. L’objectif de la sécurité sociale est pourtant bien de ne laisser personne sans revenus s’ils ont des droits sociaux acquis et qu’ils n’ont pas d’emploi et en cherche un.
Beaucoup n’hésite pas à penser que c’est un signe de progrès social que de ne pas laisser les gens sur le carreau sans protection. C’est même un droit humain inscrit dans la Constitution belge (article 23).
Les organisations patronales ne se posent jamais la question de leur responsabilité sociétale dans l’ampleur du chômage et de l’appauvrissement des chômeurs et des travailleurs. C’est pourtant bien le patronat qui décide du niveau de chômage et des salaires du pays.
Et les organisations patronales qui participent au Groupe des 10 avec les syndicats, la négociation sociale, bloquent systématiquement toute augmentation salariale voire le fait d’augmenter les allocations sociales au-dessus du seuil de pauvreté. La N-VA (parti flamand nationaliste, séparatiste, d’extrême-droite), proche du patronat flamand le VOKA, a d’ailleurs bloqué l’augmentation du Revenu d’Intégration Sociale (RIS) du CPAS au-dessus du seuil de pauvreté au niveau fédéral. Une preuve de plus que le patronat est pour la baisse systémique des allocations sociales et des salaires.

Reprocher à celui qui ne trouve pas d’emploi au sortir des études ou au chômeur qui a travaillé et perdu son job, d’émarger à un droit qui est prévu par la loi pour ces circonstances spécifiques, c’est le monde à l’envers vu que c’est le patron qui a mis les chômeurs au chômage.
70% des exclus du chômage sont francophones et sont aussi des femmes travaillant à temps partiel (Le Soir). On découvre ici que le gouvernement Di Rupo ( partis francophones PS, MR, cdH) a fait du tort surtout à des travailleuses précaires, et à de vieux sans emploi (tous ne sont plus « jeunes » puisque ça fait des années qu’ils végètent aux allocations les moins élevées) et se sont fait exclure dès le début de la vague en 2015.
Comment se fait-il que personne n’a pensé à extraire des exclusions les personnes ayant travaillé ou travaillant encore, car le patronat continue de mentir sur le caractère des personnes exclues avec un sérieux préjugé qui s’avère rater sa cible totalement. Car pour juger de la volonté de travailler, une autre mesure spécifique existe : le contrôle de la disponibilité à rechercher de l’emploi.
Philippe Godfroid, président de l’UCM 19/03/2014 : Quelqu’un à qui la société a permis de faire des études, quelqu’un qui a vingt ans, qui a deux bras, deux jambes et un cerveau ne peut pas avoir comme projet de carrière d’être chômeur. Il ne peut pas non plus attendre comme un oisillon dans son nid qu’on lui apporte un emploi intéressant, pas cassant et bien payé. Il y a en Wallonie et à Bruxelles des besoins non rencontrés, des pénuries de main-d’œuvre. Il est légitime de demander à chacun et chacune des efforts.
A l’évidence, les soi-disant pénuries rencontrées par le patronat ne sont pas de la même taille que le niveau de chômage structurel du pays. Bon an mal an, un noyau dur de chômeurs, autour de 200.000 personnes, subsite en Wallonie. Evidemment, les exclusions de l’allocation d’insertion ont contribué à réduire ce chômage wallon, de même que les sanctions liées au contrôle de la disponibilité à rechercher un emploi. Et là encore la FEB n’hésite pas à s’insurger si les sanctions ne sont pas assez nombreuses, encore une fois, on se demande un peu pourquoi vu que ça ne touche pas à la compétitivité des entreprises.
Quoique. En vérité, la seule façon de baisser les salaires est de d’abord baisser les allocations, voire de rendre le droit au chômage plus inaccessible. Ainsi non seulement les réformes du chômage ont visé à restreindre l’entrée dans le système en même temps qu’elles en précipitaient la sortie et surtout en diminuaient la protection avec la dégressivité accrue du chômage, la paupérisation est généralisée chez ceux qui ont eu une carrière professionnelle et sont au chômage.
Finalement, on va se retrouver avec de moins en moins d’ayant-droits car les conditions d’accès au chômage sont trop exigeantes en regard de la précarisation de l’emploi. On ne peut que très difficilement rencontrer des exigences qui ne correspondent pas, à dessein, aux types de contrats offerts majoritairement. Demander un an de travail à temps plein endéans une période quand on collectionne soit les cdd soit les intérims à la journée, c’est irréaliste ou bien le but est de limiter l’accès drastiquement.
En ce qui concerne les allocations d’insertion, des conditions d’admission plus sévères sont également entrées en vigueur au cours de l’année 2015. La limite d’âge pour l’introduction d’une demande d’allocation a été abaissée de 30 à 25 ans, et une condition de diplôme s’applique désormais aux jeunes de moins de 21 ans. En raison de leur date de prise de cours, l’effet de ces mesures est davantage visible en 2016 qu’en 2015. Rapport ONEM 2016
Philippe Godfroid, président de l’UCM 19/03/2014 : « Le jeune qui, après trois ans, est toujours à la case départ n’est plus un chômeur demandeur d’emploi. Il a un problème. De motivation, de formation, de caractère ou autre. Mais il nécessite une autre prise en charge que celle du Forem ou d’Actiris. La loi de 2012 ne condamne personne à la misère. Il n’y aura pas 55.000 exclus mais 27.000 selon l’Onem, qui voit les modifications positives de comportement induites par ce délai de trois ans. En cas de besoin, les CPAS interviendront pour permettre à chacun de vivre dans la dignité. Il n’y a pas de recul social, mais davantage de clarté. Quelqu’un qui ne peut pas ou qui ne veut pas travailler n’est pas un chômeur. «
Grégore Chapelle (Actiris) réclame d’ailleurs que la « Garantie Jeune » se transforme en garantie d’emploi à l’avenir, au lieu de stages non ou faiblement rémunéré, pour lutter contre les discriminations à l’embauche que rencontrent les jeunes sur le marché de l’emploi. Il promeut l’initiative française « Territoire zéro chômeur de longue durée » en Région bruxelloise où la fracture numérique éloigne les plus fragiles sans emploi de l’inscription à Actiris et de l’accès à ses services depuis la pandémie de la Covid-19 qui a poussé au télétravail et à l’inscription en ligne. A cela s’ajoute le fait que les jeunes diplômés s’inscrivent massivement à Actiris sans passeer d’abord par la case emploi depuis le confinement obligatoire (L’Echo).
« Disposer d’un diplôme reste toujours la meilleure chose pour décrocher un emploi. Les mesures prises semblent bien fonctionner. En 2016 ce sont 7,986 chômeurs qui ont perdu leur droit aux allocations d’insertion. Parmi ceux-ci plus de la moitié ont eu une expérience professionnelle dans les six premiers mois et 40% d’entre eux étaient toujours au travail après cette demi-année. » Kris Peeters (CD&V) Ministre fédéral de l’emploi 16/03/2017

Le diplôme plus protecteur contre le chômage, quoique!
Le rapport de l’ONEM 2019 précise : « Selon le niveau d’études, le chômage a le plus baissé chez les personnes peu qualifiées (6,8%). Pour les titulaires d’un diplôme de l’enseignement secondaire et pour les personnes hautement qualifiées, on enregistre des diminutions de respectivement 4,9% et 2,0%.«
Il suffit de regarder en outre la liste des métiers en pénurie publiée par chaque région chaque année en juin-juillet pour comprendre que la majorité ne sont pas des emplois très qualifiés.
Les jeunes diplômés, alors qu’ils ne touchent pas un copec, en « stage d’insertion » sont soumis à l’évaluation de leur recherche d’emploi pour être admis au chômage le plus faible en allocation d’insertion, il faut 2 évaluations positives consécutives.
Il est donc mensonger de dire que si le chômeur perçoit des allocations d’insertion depuis un certain temps, il ne doit pas chercher, au contraire, il doit prouver qu’il cherche non seulement pour y avoir droit et pour rester au chômage. Désormais le chômeur doit prouver continuellement qu’il cherche du boulot quand le patronat lui ne s’engage jamais à garantir ni le niveau d’emploi, ni le niveau de salaire et des conditions de travail tenables.
Une fois admis au chômage, ça ne dure pas longtemps pour les jeunes
Il faut se rendre compte que le travail ne rapporte pas de droit au chômage si on accepte des boulots en intérims à la journée. Il faut travailler beaucoup et à long terme (1 an à temps plein). C’est une incohérence de la législation qui ne colle pas avec le marché de l’emploi qui veut de la main d’oeuvre flexible et pour de très courtes durées.
Les jeunes sont donc une armée de réserve inépuisable puisqu’une nouvelle fournée rentre chaque année scolaire, ce sont aussi ceux qui ont non seulement les allocations les plus faibles mais aussi les salaires les plus bas et les emplois les plus précaires.

En résumé, le patronat a réussi à faire en sorte que pour les jeunes, le travail ne paie plus!
Le résultat de cette politique de limitation dans le temps du chômage sans garantie d’emploi a donc été une explosion des demandes de revenu d’intégration dans les CPAS wallons et bruxellois et un gouvernement des droites qui pérore faire d’énormes économies budgétaires sur le dos des chômeurs.
Résultat : paupérisation et colis alimentaire
L’énorme paupérisation des chômeurs en recherche (ils doivent aussi le prouver au CPAS) a aussi conduit à un boom de la fréquentation des banques alimentaires, tant des travailleurs pauvres (temps partiel / interim / CDD) que des privés d’emploi à temps complet n’ayant pas travaillé récemment ont besoin de colis alimentaires pour survivre. La demande alimentaire est évaluée à 500.000 demandes qui ne peuvent pas être satisfaites par manque de colis, seules 170.000 famille sont servies / an (2019). La crise sanitaire du coronavirus a été l’occasion d’une nouvelle explosion des demandes en colis alimentaires des chômeurs temporaires qui avaient perdu énormément de pouvoir d’achat vu la faiblesse des allocations à 70% du revenu mensuel plafonné, comme des indépendants laissés sans activités et donc sans revenu d’abord puis avec un « droit passerelle corona ».

Depuis 2012, le patronat belge (les organes représentatifs des patrons, grandes comme petites entreprises) n’a eu de cesse de baisser la protection des chômeurs, dans la durée mais aussi dans le montant des allocations (dégressivité puis dégressivité accrue) dans le seul but de geler les salaires et les faire ensuite baisser à leur trour. Le harcèlement bureaucratique du contrôle de la disponibilité à travailler est juste un coup de pied au cul pour bien faire comprendre au chômeur qu’on finira par le coincer et qu’il n’a qu’à tout accepter. Le problème demeure que tous les chômeurs n’auront pas d’offres ni ne seront considérés comme « employables » cette novlangue qui ne sert qu’à une chose : justifier l’injustifiable : priver du droit au travail un chômeur ex-travailleur qui a déjà connu le chômage dans le passé. On enferme dès lors le chômeur dans une exclusion durable.
Un royaume de glandeurs
Une étude sortie en août 2020 affirme même que le royaume compterait 1.371.667 inactifs qui ne cherchent pas d’emploi (hors chômeurs) chez les 25-64 ans. L’obsession patronale de l’inactivité va très loin, mais n’a qu’un objectif : l’activation du bénéficiaire d’une allocation sociale. Qui sont donc ces glandeurs?
« Il s’agit principalement de gens bénéficiant de l’assurance-maladie, de prépensionnés ou de bénéficiaires de revenus d’intégration sociale. « C’est six fois plus que le nombre officiel de chômeurs« , souligne Stijn Baert de l’UGent. « Si nous voulons maintenir la viabilité de la sécurité sociale, il faut activer ce groupe« . » (RTBF)
Précisons qu’une personne en maladie ou en invalidité est légitimement dans une situation où il n’est pas requis de courrir derrière un emploi (qu’il n’y a probablement pas) ! Quant aux bénéficiaires de RIS, ils sont obligés de chercher du travail et sont déjà activés, comme une partie des malades d’ailleurs. C’est vraiment pousser le bouchon très loin, cette vision s’apparente à une forme moderne de négationnisme du rôle protecteur de la sécurité sociale et de la légalité des droits des malades, invalides, etc. qui ne sont pas assimilables à des « non chercheurs d’emploi qui glandent ».
L’activation ou comment le patronat récupère l’allocation de chômage du chômeur
Pour remettre les chômeurs au travail, il faut les activer martèle le patronat sans relâche. Et pour cause, il sait compter : la sécurité sociale, en partie financée par les cotisations sociales patronales, permet donc au travailleur de bénéficier d’une allocation de chômage, donc le patronat a inventé une nouvelle manière de faire retomber dans son escarcelle le droit à l’allocation du chômeur : « activer » l’allocation transforme ce droit au revenu du chômeur en un subside au retour à l’emploi pour le patron, pour certaines catégories de chômeurs pendant une durée déterminée (faut pas pousser!). Belle entourloupe soutenue ardemment pas tous les décideurs politiques belges comme européens qui se décarcassent pour alléger le fardeau salarial que représente sa main-d’oeuvre pour le patronat. Bizarrement l’Etat n’exige jamais aucune contrepartie en maintien de l’emploi après la fin de l’activation, par exemple.
Le discours à l’UCM change quand il s’agit du chômage forcé de ses membres .
L’ UCM reste attentive à ce que le droit passerelle (NDLR : Corona) soit prolongé au-delà du mois d’août, tant que cette situation critique et inédite perdure et grève les finances des commerçants wallons et bruxellois. Nous n’hésiterons pas à demander des aides complémentaires et des mesures destinées à aider nos commerçants à traverser cette période difficile. (Communiqué de presse, 29/06/2020)
Ne dit-on pas que charité bien ordonnée commence par soi-même ?
Au cas où vous en douteriez, c’est un problème globale, ainsi Elon Musk, le patron de Tesla, épinglé pour les conditions de travail moyennageuses dans son usine de Californie a bénéficié en 2010 d’une aide « stimulus » de l’administration Obama d’un montant de 465 millions de dollars (sous forme de prêt qui a été remboursé) mais s’offusque aujourd’hui que le Président Trump envisage de ne pas discontinuer l’aide « corona » de survie de 600$ à ceux qui ont perdu leur emploi pendant la pandémie de la Covid-19.


